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Impression sur Retour à la Raison de Man Ray

Dernière mise à jour : 29 mai 2023



Avant la projection Jim Jarmusch a décrit le film comme : "un voyage hallucinatoire", et c'est le cas. Plongé dans l'obscurité de la salle Agnès Varda, un premier titre en bleu vibrant annonce la première partie du voyage. La musique commence, les sièges tremblent, les images arrivent et nous voilà partis. Nous découvrons la créativité esthétique sans fond de Man Ray. L’ingéniosité dont il fait preuve se révèle par des filtres appliqués à la caméra, faisant des sujets de véritables tableaux animés, qui font échos aux coups de pinceau d'Edvard Munch conjugués aux représentations de Magritte. Des fondus qui nous apparaissent comme des mirages, et qui transforment et forment, ombres et lumières. Ou encore dans des séquences de délires allant à une allure frénétique que le groupe SQÜRL arrive pourtant à suivre avec brio.



Cette réécriture de la bande originale est sombre, magnifique. Elle nous tient la main et nous guide dans ce rêve éveillé. Des images évocatrices, des symboles récurrents, tant de choses sur lesquelles je ne me suis pas concentré. Mais je ne regrette rien, j'en suis même heureux. Heureux d'avoir réussi à m'immerger dans ce monde d'images et de sons surréels, sans me demander comment Man Ray, avec les moyens de son époque, avait réussi à produire de tels visuels. Ou comment Carter Logan et Jim Jarmusch ont pu créer ces sons si uniques. Plus globalement qu'est-ce que tout ça voulait dire. Je vivais simplement le film.


Je me souviens du vieil homme assis à ma droite qui, une fois la séance terminée, a tapé discrètement deux fois dans ses mains puis a expiré, l'air de dire : bravo je n'ai pas les mots. Les lumières se rallument, l'expédition est terminée. Je ne regrette pas qu’il ne soit pas plus long, je suis ravi de l’avoir vécu. Et de mes mains moites je remercie chaleureusement les commandants de bords.



Écrit par Jean Ledrans


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