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Caligula Ultimate Cut - Critique

Dernière mise à jour : 31 mai 2023



Je n'avais jamais vu autant de monde quitter une salle de cinéma. Une trentaine de spectateurs qui n'ont pas pu tenir tête à l'Ultimate Cut de Caligula. Le film semble avoir deux effets, comparables au regard de Méduse : choisir de fuir pour l'éviter, ou nous rendre plus durs que pierre.


Cette version restaurée s'ouvre en replaçant le film dans son contexte historique et ses conditions de réalisation. Nous apprenons que celle-ci fut complexe. Le budget doubla au cours du tournage, quasiment toute l'équipe du film se désolidarisa de sa réalisation à sa sortie, et enfin la réception fut désastreuse. Nous retiendrons tout de même trois coupables: Tinto Brass, Bob Guccione et Giancarlo Lui. Malgré les nombreux avertissements que nous avons reçus comme son caractère graphique, pornographique, et d'autres mots péjoratifs en "ique", il a réussi à toucher le talon d'Achille de la plupart des spectateurs tout au long de la projection. On dirait presque que c'était son but, choquer. Derrière ses décors somptueux la violence, le sexe, la décadence prennent la même ampleur.


Si nous devions résumer le scénario en une phrase cela serait : l'accès au trône puis le règne sanglant de l’empereur romain Caligula.

Et si l'histoire de Caligula est saisissante au début, elle devient vite lassante. Tout ce qui est sulfureux est affaiblit par trop de surenchère, néanmoins on sent que le réalisateur a essayé de toutes ses forces de donner des contextes originaux à la violence, mais l'histoire en souffre. Alors rapidement le film se transforme en succession de situations plus malsaines les unes que les autres.

Cependant, si je joue à l'avocat du diable, je peux défendre le film en disant qu’une telle liberté cinématographique est exceptionnelle, tout est montré sans tabou, le film s’approche du sale, de la manipulation, du sans pitié. Les décors sont grandioses, nous déambulons avec Caligula dans ces lieux sombre où habite la violence. Les acteurs sont engagés, Malcom McDowell est terrifiant dans sa toute puissante puérilité. L’ambiance est unique, tout semble tenir sur un fil, rien n’a de gravité. Caligula d'un pas léger et morbide laisse derrière lui des centaines d’horreurs.

Tout ça est vrai, mais cette liberté n'a pas de valeur si elle prévaut sur le fond.



Article rédigé par Jean Ledrans

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